Le Guide du Jeune Diplômé : Episode 6
Ca y est tu es diplômé(e) et embauché(e) (l’inverse est aussi vrai). Tu passes du côté obscur de la force.
Être embauché(e) en CDI/CDD c’est pas pareil qu’être stagiaire. Il y a tout un monde d’avantages, de droits et de devoirs qui s’ouvre à toi et aussi tout un vocabulaire qui t’est peut-être complètement passé au dessus de la tête quand tu étais en stage.
Tu vas commencer à entendre parler de RTT, de congés, d’arrêt maladie, de fixation d’objectifs, de 13ème mois j’en passe et des meilleurs. Tu vas te rendre compte aussi que dans certaines entreprises se familiariser avec ses collègues ce n’est pas forcément comme se faire des potes à l’école. Tu vas devoir apprendre à connaître ton entreprise aussi : sa culture, les façons de faire, les organigrammes, les principaux projets/coeurs de métier…
Pour que tes premiers mois en entreprise se passent bien je te conseille vivement de créer des liens avec tes collègues. Pas forcément des liens d’amitié (tout le monde ne cherche pas à faire de ses collègues des amis, certains font une séparation franche entre vie professionnelle et vie personnelle) mais connaître les fonctions de chacuns, les projets sur lesquels ils travaillent, leurs spécialités… tout ça peut être un vrai plus. Savoir qui est expert en JAVA, qui gère la logistique, qui fait les commandes de béton… Dans certaines entreprises ramener les petits pains croissants pour la pause de 10h ou 16h peut permettre aussi de rencontrer tes collègues dans un cadre convivial et informel pour te présenter brièvement, commencer à cerner les personnalités (qui est blagueur, qui est timide, qui est le plus ancien de l’équipe et donc a beaucoup de choses à t’apprendre…). Ne sous-estime jamais tout ce que tu pourrais apprendre autour d’un café.
Je te rassure, si tu ne comprends pas tout de suite toutes les conversations : c’est normaaaaaaal ! N’hésite pas à poser des questions tant que tu es nouveau/nouvelle, souvent tu te rendras compte que tes collègues auront posé les mêmes questions. Exemple à la machine à café/salle de pause/file d’attente au self : “Ouh là là en ce moment c’est la galère sur le projet XYZ on a pris beaucoup de retard et il va falloir l’annoncer au client/boss/N+2...” . Là tu as l’occasion de demander “euh pour ma culture personnelle c’est quoi le projet XYZ ?”
Parlons aussi du terme N+2 : non ce n’est ni insulte, ni une formule chimique, ni le nom d’une boîte (en tout cas dans cette phrase) , N+x (x étant un chiffre entier , en général on s’arrête à 2 ou 3 rarement plus) permet de désigner rapidement les supérieurs hiérarchiques. N c’est toi, N+1 c’est ton chef direct appelé communément manager. N+2 c’est le chef de ton chef. En général on ne parle pas à son N+2 comme on parle à son N+1. Et en général pour les N+3,4,5,6… On citera leur nom complet.
Nouveauté de la vie après l’école : les congés et les RTT… Tu te doutes bien que les vacances fixées dans le calendrier c’est fini : maintenant tes vacances tu les prendras quand tu voudras et le temps que tu voudras sous conditions qu’elles soient validées par ton chef. La plupart du temps tu as droit à 5 semaines de congés par an (25 jours ouvrés) que tu accumules jusqu’au 31 mai (2 jours par mois). Si tu es arrivé(e) dans ta boîte en septembre tu n’auras pas de jours de congés tout de suite en revanche en octobre tu auras accumulé 2 jours de congés, en novembre 4… et ainsi, en mai de l’année suivante tu auras atteint 18 jours de congés que tu devras prendre d’ici la fin du mois de mai de l’année d’après. Si tu veux prendre des vacances en décembre malgré tout, tu pourras demander à prendre des congés par anticipation. Selon notre exemple si tu prends 2 jours pour le nouvel an par exemple tu n’auras pas 18 jours de congés l’année suivante mais 16… donc calcule bien :-)
Si tu as droit à des RTT (Réduction de Temps de travail), sache que ceux là tu n’es pas obligé(e) d’attendre mai de l’année qui suit pour les consommer. En revanche, selon les entreprises, ton “quota” de RTT t’es attribué en totalité à ton arrivée puis en janvier chaque année qui suit ou mois par mois.
En cas de maladie ça ne se passe plus comme à l’école où un certificat du médecin suffisait pour te faire excuser. Pour les arrêts maladie il faut être rigoureux(se). Tu vas voir ton médecin rapidement, qui te donnera une feuille comprenant 3 volets : 2 pour l’assurance maladie (la Sécu pour les intimes) et un à renvoyer dans les 48h à ton entreprise. C’est très important car selon la durée de ton arrêt de travail, il se peut que ce soit l’assurance maladie qui te verse ton salaire . Il se peut aussi que ton salaire ne soit pas maintenu selon ton ancienneté dans l’entreprise. Par exemple si tu es encore en période d’essai ton salaire n’est pas maintenu pendant ton arrêt maladie et l’assurance maladie applique un délai de carence (pendant les 3 premiers jours d’un arrêt maladie on ne te verse pas d’indemnités).
N’hésite pas à te renseigner sur les modalités spécifiques à ton entreprise en cas d’arrêt maladie. Tu ne sais pas quand tu vas tomber malade ni combien de temps et c’est bien de savoir quoi faire avant d’être dans cette situation. Ce sera plus simple pour toi. Tu trouveras des informations sur le site de l’assurance maladie : site de l'assurance maladie
Et quid du chômage?
C’est une réalité je ne vais pas te mentir. La crise économique n’est pas encore prête à nous lâcher, les entreprises sont réticentes à embaucher des jeunes diplômés, dans certains domaines la concurrence est rude et l’offre n’est pas toujours au rendez-vous. Les chiffres de l’enquête CGE de cette année l’ont montré : même si en tant que diplômés d’une école d’ingénieur nous avons des facilités à trouver un travail car nos profils intéressent vraiment les entreprises, le chômage ne nous épargne plus (détails de l’enquête ici : http://www.lesingenieurs.net/#/article/resultats-cge-2015-sommaire/08/05/2015/1621 ).
Le chômage c’est difficile, surtout quand cette période d’inactivité dure et que les lettres de refus s’amoncellent toujours un peu plus chaque jour. Mais ce n’est pas une fatalité. Je ne saurai que trop te conseiller d’aller voir l’APEC que ce soit leur site ou même en agence directement (l’agence de Lille est située sur la place Rihour). Ils proposent beaucoup de services et connaissent bien nos coeurs de métiers et seront les plus à même de te conseiller. Leur site regorge également d’offres d’emploi, de simulateur d’entretiens en ligne, de conseil pour rédiger un CV… Si aller vers l’APEC te fait un peu peur, l’association des ingénieurs propose également une cellule emploi, avec une personne dédiée pour te guider dans tes démarches, essayer de voir avec toi ce que tu peux améliorer dans ton CV ta lettre de motivation ou même ta démarche de recherche d’emploi (apprendre à cibler les entreprises qui sont susceptibles de t’embaucher en fonction de ce que tu recherches, plutôt que d’envoyer des CV et lettres de motivation à tout va, etc…).
Si tu te retrouves au chômage il ne faut pas en avoir honte, ce sont des choses qui arrivent même aux meilleurs. Surtout n’hésite pas à te faire épauler par l’APEC qui est spécialisée dans l’emploi des cadres, par la cellule emploi de l’association et bien entendu par tes amis ou ta famille. Et même si c’est difficile à l’admettre il faudra te préparer à t’adapter à l’offre, au moins au début, par exemple : changer de région, changer de domaine (passer de l’industrie agroalimentaire à l’industrie pharmaceutique, de l’informatique de gestion au développement web/mobile,...), si tu voulais bosser pour une grande société tu pourrais peut-être trouver ton bonheur dans une startup ou une PME , il se pourrait également que tu doives diminuer tes prétentions salariales pour un temps.
J’ai fini par une touche sérieuse et pas du tout fun contrairement à mes habitudes, mais comme tu dois t’en douter le monde du travail n’est pas toujours fun. Il peut y avoir des périodes un peu plus difficiles que d’autres qui ne dureront pas 1 ou 2 semaines comme les partiels de fin de semestre. Maintenant que tu travailles tu rentres à 200% dans le monde des adultes et il va falloir te comporter comme tel au moins pendant les horaires de boulot (enfin ça ça dépendra aussi de ta boîte et de tes collègues).
Le monde du travail c’est bien, c’est passionnant , tout ce que tu fais c’est pour toi, même si c’est un peu plus contraignant que les études dans certains aspects, même si avoir des responsabilités à 23, 24, 25 ans ça fait un peu peur au début (si on t’en donne c’est que tu en es capable ou alors que tu as le potentiel).Si tu as lu cet article jusqu’au bout alors maintenant respire un grand coup, souris et BIENVENUE DANS LA VIE ACTIVE !
Être embauché(e) en CDI/CDD c’est pas pareil qu’être stagiaire. Il y a tout un monde d’avantages, de droits et de devoirs qui s’ouvre à toi et aussi tout un vocabulaire qui t’est peut-être complètement passé au dessus de la tête quand tu étais en stage.
Tu vas commencer à entendre parler de RTT, de congés, d’arrêt maladie, de fixation d’objectifs, de 13ème mois j’en passe et des meilleurs. Tu vas te rendre compte aussi que dans certaines entreprises se familiariser avec ses collègues ce n’est pas forcément comme se faire des potes à l’école. Tu vas devoir apprendre à connaître ton entreprise aussi : sa culture, les façons de faire, les organigrammes, les principaux projets/coeurs de métier…
Pour que tes premiers mois en entreprise se passent bien je te conseille vivement de créer des liens avec tes collègues. Pas forcément des liens d’amitié (tout le monde ne cherche pas à faire de ses collègues des amis, certains font une séparation franche entre vie professionnelle et vie personnelle) mais connaître les fonctions de chacuns, les projets sur lesquels ils travaillent, leurs spécialités… tout ça peut être un vrai plus. Savoir qui est expert en JAVA, qui gère la logistique, qui fait les commandes de béton… Dans certaines entreprises ramener les petits pains croissants pour la pause de 10h ou 16h peut permettre aussi de rencontrer tes collègues dans un cadre convivial et informel pour te présenter brièvement, commencer à cerner les personnalités (qui est blagueur, qui est timide, qui est le plus ancien de l’équipe et donc a beaucoup de choses à t’apprendre…). Ne sous-estime jamais tout ce que tu pourrais apprendre autour d’un café.
Je te rassure, si tu ne comprends pas tout de suite toutes les conversations : c’est normaaaaaaal ! N’hésite pas à poser des questions tant que tu es nouveau/nouvelle, souvent tu te rendras compte que tes collègues auront posé les mêmes questions. Exemple à la machine à café/salle de pause/file d’attente au self : “Ouh là là en ce moment c’est la galère sur le projet XYZ on a pris beaucoup de retard et il va falloir l’annoncer au client/boss/N+2...” . Là tu as l’occasion de demander “euh pour ma culture personnelle c’est quoi le projet XYZ ?”
Parlons aussi du terme N+2 : non ce n’est ni insulte, ni une formule chimique, ni le nom d’une boîte (en tout cas dans cette phrase) , N+x (x étant un chiffre entier , en général on s’arrête à 2 ou 3 rarement plus) permet de désigner rapidement les supérieurs hiérarchiques. N c’est toi, N+1 c’est ton chef direct appelé communément manager. N+2 c’est le chef de ton chef. En général on ne parle pas à son N+2 comme on parle à son N+1. Et en général pour les N+3,4,5,6… On citera leur nom complet.
Nouveauté de la vie après l’école : les congés et les RTT… Tu te doutes bien que les vacances fixées dans le calendrier c’est fini : maintenant tes vacances tu les prendras quand tu voudras et le temps que tu voudras sous conditions qu’elles soient validées par ton chef. La plupart du temps tu as droit à 5 semaines de congés par an (25 jours ouvrés) que tu accumules jusqu’au 31 mai (2 jours par mois). Si tu es arrivé(e) dans ta boîte en septembre tu n’auras pas de jours de congés tout de suite en revanche en octobre tu auras accumulé 2 jours de congés, en novembre 4… et ainsi, en mai de l’année suivante tu auras atteint 18 jours de congés que tu devras prendre d’ici la fin du mois de mai de l’année d’après. Si tu veux prendre des vacances en décembre malgré tout, tu pourras demander à prendre des congés par anticipation. Selon notre exemple si tu prends 2 jours pour le nouvel an par exemple tu n’auras pas 18 jours de congés l’année suivante mais 16… donc calcule bien :-)
Si tu as droit à des RTT (Réduction de Temps de travail), sache que ceux là tu n’es pas obligé(e) d’attendre mai de l’année qui suit pour les consommer. En revanche, selon les entreprises, ton “quota” de RTT t’es attribué en totalité à ton arrivée puis en janvier chaque année qui suit ou mois par mois.
En cas de maladie ça ne se passe plus comme à l’école où un certificat du médecin suffisait pour te faire excuser. Pour les arrêts maladie il faut être rigoureux(se). Tu vas voir ton médecin rapidement, qui te donnera une feuille comprenant 3 volets : 2 pour l’assurance maladie (la Sécu pour les intimes) et un à renvoyer dans les 48h à ton entreprise. C’est très important car selon la durée de ton arrêt de travail, il se peut que ce soit l’assurance maladie qui te verse ton salaire . Il se peut aussi que ton salaire ne soit pas maintenu selon ton ancienneté dans l’entreprise. Par exemple si tu es encore en période d’essai ton salaire n’est pas maintenu pendant ton arrêt maladie et l’assurance maladie applique un délai de carence (pendant les 3 premiers jours d’un arrêt maladie on ne te verse pas d’indemnités).
N’hésite pas à te renseigner sur les modalités spécifiques à ton entreprise en cas d’arrêt maladie. Tu ne sais pas quand tu vas tomber malade ni combien de temps et c’est bien de savoir quoi faire avant d’être dans cette situation. Ce sera plus simple pour toi. Tu trouveras des informations sur le site de l’assurance maladie : site de l'assurance maladie
Et quid du chômage?
C’est une réalité je ne vais pas te mentir. La crise économique n’est pas encore prête à nous lâcher, les entreprises sont réticentes à embaucher des jeunes diplômés, dans certains domaines la concurrence est rude et l’offre n’est pas toujours au rendez-vous. Les chiffres de l’enquête CGE de cette année l’ont montré : même si en tant que diplômés d’une école d’ingénieur nous avons des facilités à trouver un travail car nos profils intéressent vraiment les entreprises, le chômage ne nous épargne plus (détails de l’enquête ici : http://www.lesingenieurs.net/#/article/resultats-cge-2015-sommaire/08/05/2015/1621 ).
Le chômage c’est difficile, surtout quand cette période d’inactivité dure et que les lettres de refus s’amoncellent toujours un peu plus chaque jour. Mais ce n’est pas une fatalité. Je ne saurai que trop te conseiller d’aller voir l’APEC que ce soit leur site ou même en agence directement (l’agence de Lille est située sur la place Rihour). Ils proposent beaucoup de services et connaissent bien nos coeurs de métiers et seront les plus à même de te conseiller. Leur site regorge également d’offres d’emploi, de simulateur d’entretiens en ligne, de conseil pour rédiger un CV… Si aller vers l’APEC te fait un peu peur, l’association des ingénieurs propose également une cellule emploi, avec une personne dédiée pour te guider dans tes démarches, essayer de voir avec toi ce que tu peux améliorer dans ton CV ta lettre de motivation ou même ta démarche de recherche d’emploi (apprendre à cibler les entreprises qui sont susceptibles de t’embaucher en fonction de ce que tu recherches, plutôt que d’envoyer des CV et lettres de motivation à tout va, etc…).
Si tu te retrouves au chômage il ne faut pas en avoir honte, ce sont des choses qui arrivent même aux meilleurs. Surtout n’hésite pas à te faire épauler par l’APEC qui est spécialisée dans l’emploi des cadres, par la cellule emploi de l’association et bien entendu par tes amis ou ta famille. Et même si c’est difficile à l’admettre il faudra te préparer à t’adapter à l’offre, au moins au début, par exemple : changer de région, changer de domaine (passer de l’industrie agroalimentaire à l’industrie pharmaceutique, de l’informatique de gestion au développement web/mobile,...), si tu voulais bosser pour une grande société tu pourrais peut-être trouver ton bonheur dans une startup ou une PME , il se pourrait également que tu doives diminuer tes prétentions salariales pour un temps.
J’ai fini par une touche sérieuse et pas du tout fun contrairement à mes habitudes, mais comme tu dois t’en douter le monde du travail n’est pas toujours fun. Il peut y avoir des périodes un peu plus difficiles que d’autres qui ne dureront pas 1 ou 2 semaines comme les partiels de fin de semestre. Maintenant que tu travailles tu rentres à 200% dans le monde des adultes et il va falloir te comporter comme tel au moins pendant les horaires de boulot (enfin ça ça dépendra aussi de ta boîte et de tes collègues).
Le monde du travail c’est bien, c’est passionnant , tout ce que tu fais c’est pour toi, même si c’est un peu plus contraignant que les études dans certains aspects, même si avoir des responsabilités à 23, 24, 25 ans ça fait un peu peur au début (si on t’en donne c’est que tu en es capable ou alors que tu as le potentiel).Si tu as lu cet article jusqu’au bout alors maintenant respire un grand coup, souris et BIENVENUE DANS LA VIE ACTIVE !
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Le Guide du Jeune Diplômé : Episode 6
2015-12-13 10:48:12
lesingenieurs.net
https://www.lesingenieurs.net/medias/image/18305263775a4e47051b02f.jpg
2015-12-14 10:48:12
2015-12-13 19:08:37
Catherine DELEGLISE
Ca y est tu es diplômé(e) et embauché(e) (l’inverse est aussi vrai). Tu passes du côté obscur de la force.
Être embauché(e) en CDI/CDD c’est pas pareil qu’être stagiaire. Il y a tout un monde d’avantages, de droits et de devoirs qui s’ouvre à toi et aussi tout un vocabulaire qui t’est peut-être complètement passé au dessus de la tête quand tu étais en stage.
Tu vas commencer à entendre parler de RTT, de congés, d’arrêt maladie, de fixation d’objectifs, de 13ème mois j’en passe et des meilleurs. Tu vas te rendre compte aussi que dans certaines entreprises se familiariser avec ses collègues ce n’est pas forcément comme se faire des potes à l’école. Tu vas devoir apprendre à connaître ton entreprise aussi : sa culture, les façons de faire, les organigrammes, les principaux projets/coeurs de métier…
Pour que tes premiers mois en entreprise se passent bien je te conseille vivement de créer des liens avec tes collègues. Pas forcément des liens d’amitié (tout le monde ne cherche pas à faire de ses collègues des amis, certains font une séparation franche entre vie professionnelle et vie personnelle) mais connaître les fonctions de chacuns, les projets sur lesquels ils travaillent, leurs spécialités… tout ça peut être un vrai plus. Savoir qui est expert en JAVA, qui gère la logistique, qui fait les commandes de béton… Dans certaines entreprises ramener les petits pains croissants pour la pause de 10h ou 16h peut permettre aussi de rencontrer tes collègues dans un cadre convivial et informel pour te présenter brièvement, commencer à cerner les personnalités (qui est blagueur, qui est timide, qui est le plus ancien de l’équipe et donc a beaucoup de choses à t’apprendre…). Ne sous-estime jamais tout ce que tu pourrais apprendre autour d’un café.
Je te rassure, si tu ne comprends pas tout de suite toutes les conversations : c’est normaaaaaaal ! N’hésite pas à poser des questions tant que tu es nouveau/nouvelle, souvent tu te rendras compte que tes collègues auront posé les mêmes questions. Exemple à la machine à café/salle de pause/file d’attente au self : “Ouh là là en ce moment c’est la galère sur le projet XYZ on a pris beaucoup de retard et il va falloir l’annoncer au client/boss/N+2...” . Là tu as l’occasion de demander “euh pour ma culture personnelle c’est quoi le projet XYZ ?”
Parlons aussi du terme N+2 : non ce n’est ni insulte, ni une formule chimique, ni le nom d’une boîte (en tout cas dans cette phrase) , N+x (x étant un chiffre entier , en général on s’arrête à 2 ou 3 rarement plus) permet de désigner rapidement les supérieurs hiérarchiques. N c’est toi, N+1 c’est ton chef direct appelé communément manager. N+2 c’est le chef de ton chef. En général on ne parle pas à son N+2 comme on parle à son N+1. Et en général pour les N+3,4,5,6… On citera leur nom complet.
Nouveauté de la vie après l’école : les congés et les RTT… Tu te doutes bien que les vacances fixées dans le calendrier c’est fini : maintenant tes vacances tu les prendras quand tu voudras et le temps que tu voudras sous conditions qu’elles soient validées par ton chef. La plupart du temps tu as droit à 5 semaines de congés par an (25 jours ouvrés) que tu accumules jusqu’au 31 mai (2 jours par mois). Si tu es arrivé(e) dans ta boîte en septembre tu n’auras pas de jours de congés tout de suite en revanche en octobre tu auras accumulé 2 jours de congés, en novembre 4… et ainsi, en mai de l’année suivante tu auras atteint 18 jours de congés que tu devras prendre d’ici la fin du mois de mai de l’année d’après. Si tu veux prendre des vacances en décembre malgré tout, tu pourras demander à prendre des congés par anticipation. Selon notre exemple si tu prends 2 jours pour le nouvel an par exemple tu n’auras pas 18 jours de congés l’année suivante mais 16… donc calcule bien :-)
Si tu as droit à des RTT (Réduction de Temps de travail), sache que ceux là tu n’es pas obligé(e) d’attendre mai de l’année qui suit pour les consommer. En revanche, selon les entreprises, ton “quota” de RTT t’es attribué en totalité à ton arrivée puis en janvier chaque année qui suit ou mois par mois.
En cas de maladie ça ne se passe plus comme à l’école où un certificat du médecin suffisait pour te faire excuser. Pour les arrêts maladie il faut être rigoureux(se). Tu vas voir ton médecin rapidement, qui te donnera une feuille comprenant 3 volets : 2 pour l’assurance maladie (la Sécu pour les intimes) et un à renvoyer dans les 48h à ton entreprise. C’est très important car selon la durée de ton arrêt de travail, il se peut que ce soit l’assurance maladie qui te verse ton salaire . Il se peut aussi que ton salaire ne soit pas maintenu selon ton ancienneté dans l’entreprise. Par exemple si tu es encore en période d’essai ton salaire n’est pas maintenu pendant ton arrêt maladie et l’assurance maladie applique un délai de carence (pendant les 3 premiers jours d’un arrêt maladie on ne te verse pas d’indemnités).
N’hésite pas à te renseigner sur les modalités spécifiques à ton entreprise en cas d’arrêt maladie. Tu ne sais pas quand tu vas tomber malade ni combien de temps et c’est bien de savoir quoi faire avant d’être dans cette situation. Ce sera plus simple pour toi. Tu trouveras des informations sur le site de l’assurance maladie : site de l'assurance maladie
Et quid du chômage?
C’est une réalité je ne vais pas te mentir. La crise économique n’est pas encore prête à nous lâcher, les entreprises sont réticentes à embaucher des jeunes diplômés, dans certains domaines la concurrence est rude et l’offre n’est pas toujours au rendez-vous. Les chiffres de l’enquête CGE de cette année l’ont montré : même si en tant que diplômés d’une école d’ingénieur nous avons des facilités à trouver un travail car nos profils intéressent vraiment les entreprises, le chômage ne nous épargne plus (détails de l’enquête ici : http://www.lesingenieurs.net/#/article/resultats-cge-2015-sommaire/08/05/2015/1621 ).
Le chômage c’est difficile, surtout quand cette période d’inactivité dure et que les lettres de refus s’amoncellent toujours un peu plus chaque jour. Mais ce n’est pas une fatalité. Je ne saurai que trop te conseiller d’aller voir l’APEC que ce soit leur site ou même en agence directement (l’agence de Lille est située sur la place Rihour). Ils proposent beaucoup de services et connaissent bien nos coeurs de métiers et seront les plus à même de te conseiller. Leur site regorge également d’offres d’emploi, de simulateur d’entretiens en ligne, de conseil pour rédiger un CV… Si aller vers l’APEC te fait un peu peur, l’association des ingénieurs propose également une cellule emploi, avec une personne dédiée pour te guider dans tes démarches, essayer de voir avec toi ce que tu peux améliorer dans ton CV ta lettre de motivation ou même ta démarche de recherche d’emploi (apprendre à cibler les entreprises qui sont susceptibles de t’embaucher en fonction de ce que tu recherches, plutôt que d’envoyer des CV et lettres de motivation à tout va, etc…).
Si tu te retrouves au chômage il ne faut pas en avoir honte, ce sont des choses qui arrivent même aux meilleurs. Surtout n’hésite pas à te faire épauler par l’APEC qui est spécialisée dans l’emploi des cadres, par la cellule emploi de l’association et bien entendu par tes amis ou ta famille. Et même si c’est difficile à l’admettre il faudra te préparer à t’adapter à l’offre, au moins au début, par exemple : changer de région, changer de domaine (passer de l’industrie agroalimentaire à l’industrie pharmaceutique, de l’informatique de gestion au développement web/mobile,...), si tu voulais bosser pour une grande société tu pourrais peut-être trouver ton bonheur dans une startup ou une PME , il se pourrait également que tu doives diminuer tes prétentions salariales pour un temps.
J’ai fini par une touche sérieuse et pas du tout fun contrairement à mes habitudes, mais comme tu dois t’en douter le monde du travail n’est pas toujours fun. Il peut y avoir des périodes un peu plus difficiles que d’autres qui ne dureront pas 1 ou 2 semaines comme les partiels de fin de semestre. Maintenant que tu travailles tu rentres à 200% dans le monde des adultes et il va falloir te comporter comme tel au moins pendant les horaires de boulot (enfin ça ça dépendra aussi de ta boîte et de tes collègues).
Le monde du travail c’est bien, c’est passionnant , tout ce que tu fais c’est pour toi, même si c’est un peu plus contraignant que les études dans certains aspects, même si avoir des responsabilités à 23, 24, 25 ans ça fait un peu peur au début (si on t’en donne c’est que tu en es capable ou alors que tu as le potentiel).Si tu as lu cet article jusqu’au bout alors maintenant respire un grand coup, souris et BIENVENUE DANS LA VIE ACTIVE !
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