La fusion de l'écologie et de l'innovation technique dans l'aéronotique
Paul de Goÿs et Joseph Risson ont fondé VIRAJ H2, une start-up toulousaine qui vient de décrocher la bourse Lopez Loreta.
Diplômé de Polytech’Lille en spécialité Matériaux en 2023, puis récemment diplômé du Master Management des Entreprises Technologiques et Industrielles à l’IAE de Lille, Paul de Goÿs, âgé de 24 ans, conjugue son amour pour l’aéronautique avec une conscience écologique profondément ancrée en lui. Dès son plus jeune âge, il nourrit une passion pour les airs, animé par un désir de contribuer positivement à l’évolution du secteur et à sa décarbonation.
Paul s’est lancé durant ses études dans la création de CloudFlow, une entreprise développant des solutions logicielles pour moderniser les PME dans l’ère de l’industrie 4.0, à la suite d’un stage réalisé dans une société de maintenance mécanique durant son cursus ingénieur.
Bien que cette première expérience fut pour lui l’occasion de découvrir le monde de l’entrepreneuriat, il souhaitait revenir à sa passion et développer un projet en accord avec sa passion et ses valeurs.
Conscient des défis environnementaux auxquels l’aviation est confrontée, il s’est associé à son ami d’enfance Joseph Risson, lui aussi passionné d’aéromodélisme et étudiant à l’ISAE-Supaero, pour lancer le projet VIRAJ H2.
Le concept est audacieux : participer à la décarbonation du transport aérien par le développement d’une nouvelle architecture de propulsion à hydrogène. Le duo mise sur l’hydrogène, en proposant une approche innovante : l’hybridation d’une pile à combustible et d’un turbopropulseur (turbine qui actionne une hélice pour créer de la propulsion).
Hybridation du système propulsif
Chacune de ces deux technologies présente des avantages et inconvénients. La pile à combustible, bien qu’efficace avec un rendement de 50%, est relativement lourde. Elle génère de l’électricité, de l’eau et de la chaleur en faisant réagir l’hydrogène et l’oxygène de l’air. La turbine à hydrogène est plus légère mais moins efficace (30% de rendement) et émet des oxydes d’azote (Nox) qui contribuent au réchauffement climatique.
L’hybridation du système propulsif se fait en deux axes. Le premier consiste en l’hybridation du turbopropulseur et du moteur électrique alimenté par la pile à combustible. Le deuxième est un système de récupération de l’eau produite par la pile qui la réinjecte sous forme de vapeur dans la turbine du turbopropulseur.
L’injection de vapeur est un principe bien connu qui a déjà fait ses preuves au sol dans les turbines à gaz pour produire de l’électricité. Elle permet d’augmenter l’efficacité globale du système et donc d’augmenter la densité de puissance, c’est à dire de trouver un meilleur rapport entre la puissance produite et la masse du système. De plus, l’injection de vapeur d’eau permet de stabiliser la combustion et donc de réduire par 10 les émissions de Nox.
Leur combinaison vise un équilibre optimal entre densité de puissance et rendement énergétique, permettant d’obtenir un système propulsif à haut potentiel.
Un prototype et un succès
Actuellement, le projet est à l’étape d’un prototype de la taille d’une turbine de 5kW pour valider l’hybridation de la turbine et du moteur électrique ainsi que l’injection de vapeur.
En juin dernier, l’initiative de Paul de Goÿs et Joseph Risson a été récompensée par la bourse Lopez Loreta d’1 million d’euros, soutenant une phase de recherche et développement en collaboration avec des laboratoires renommés comme le Laplace (Laboratoire Plasma et Conversion d’Énergie), l’IMFT (Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse) et l’ISAE- SUPAERO.
Cette phase de maturation, prévue sur trois ans, inclura le recrutement de deux ingénieurs, un technicien, et la supervision de deux thèses doctorales. L’objectif est double : évaluer les avantages de cette propulsion et développer les techniques nécessaires pour concrétiser cette technologie prometteuse.
La startup est basée à Toulouse, implantée dans l’incubateur de Supaero pour développer sa solution. Ils prévoient d’ici 2028 un prototype d’une puissance de l’ordre de 200 kW pour faire voler un avion 4 places.
Si ce projet vous interpelle, n’hésitez pas à les contacter par mail sur contact@viraj-h2.com, ou à suivre leur aventure sur LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/viraj-h2/
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